Empouvoirement Thread poster: Jean Dimitriadis
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Empouvoirement
Décidément à la traîne, j’étais jusqu’ici passé à côté de ce calque pour traduire le mot « empowerment ».
J’avoue avoir sursauté quand je l’ai lu dans un titre de Marianne.
Remis de cette surprise, je le vois bien un jour obtenir droit de cité dans le bon usage. S’il a beau rimer avec appauvrissement, je pense qu’il serait une corde de plus à l’arc du rédacteur ou de la rédactrice qui n’oublie pas d’explorer ... See more Empouvoirement
Décidément à la traîne, j’étais jusqu’ici passé à côté de ce calque pour traduire le mot « empowerment ».
J’avoue avoir sursauté quand je l’ai lu dans un titre de Marianne.
Remis de cette surprise, je le vois bien un jour obtenir droit de cité dans le bon usage. S’il a beau rimer avec appauvrissement, je pense qu’il serait une corde de plus à l’arc du rédacteur ou de la rédactrice qui n’oublie pas d’explorer toutes les ressources de la langue…
Avez-vous déjà rencontré le mot « empouvoirement » ou son verbe homologue, « (s')empouvoirer » ?
Pensez-vous qu’il passerait la rampe, s’il était inclus dans une traduction ?
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Pour rappel, voici quelques autres moyens de rendre « empowerment », selon Les Mots pour le traduire :
Remarque : j’avais effectivement supprimé la publication, mais je la rétablis puisqu’elle a entre temps reçu une réponse.
[Edited at 2021-08-31 09:00 GMT] ▲ Collapse | | | Laure Delpech France Local time: 23:14 Member (2004) English to French Autonomisation | Aug 31, 2021 |
Bonjour Jean,
Je vois que vous avez supprimé votre publication mais, si cela peut aider, je traduis "empowerment" par "autonomisation". Je trouve "empouvoirement" indigeste. | | | Empouvoirement | Aug 31, 2021 |
De grâce ne succombez pas à la tentation d'utiliser cet horrible emprunt. Je préfère perdre de mon pouvoir que de l’utiliser…
Une traductrice portugaise qui aime la langue de Molière | | | Magali Barbet (X) France Local time: 23:14 English to French + ... Empouvoirement : pourquoi pas ? | Aug 31, 2021 |
Bonjour Jean,
je me demande aussi régulièrement comment traduire ce terme.
Grâce à son accent tonique - emPOwerment -, l’anglais a une puissance (c’est le cas de le dire !) qui ne s’égale pas en français.
J’ai déjà entendu "empouvoirement" dans la bouche d’une militante féministe francophone. Le terme n’est pas joli, mais pas plus moche, et plus facile à prononcer qu’"autonomisation". Pour la joliesse, ma préférence irait à "émancipation". Cependant... See more Bonjour Jean,
je me demande aussi régulièrement comment traduire ce terme.
Grâce à son accent tonique - emPOwerment -, l’anglais a une puissance (c’est le cas de le dire !) qui ne s’égale pas en français.
J’ai déjà entendu "empouvoirement" dans la bouche d’une militante féministe francophone. Le terme n’est pas joli, mais pas plus moche, et plus facile à prononcer qu’"autonomisation". Pour la joliesse, ma préférence irait à "émancipation". Cependant, sauf en poésie, les mots ne sont pas là pour être beaux mais pour exprimer une idée.
Je pense donc que vous pouvez ajouter "empouvoirement" à votre arc, avec les autres expressions possibles ("prendre sa vie en main", etc.).
Bonne journée !
Magali ▲ Collapse | |
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Les mots pour le traduire | Aug 31, 2021 |
Je trouve les formes infinitives proposées par ce site très dynamiques. Par exemple le pouvoir agir, et même le vouloir agir. | | | Cécile A.-C. United States Local time: 17:14 Member (2010) Portuguese to French + ... émanciper - émancipation | Aug 31, 2021 |
Beaucoup diraient qu'émanciper est tombé en désuétude... Ceci dit empourvoiement, faut s'habituer, pas simple de s'y faire.
[Edited at 2021-08-31 18:28 GMT] | | |
C'est pourtant vrai qu'on trouve ce terme affreux dans un grand nombre de textes. Il figure même dans le Wikdictionnaire... qui n'est pas une référence en soi, mais tout de même.
Il a aussi pour synonymes les mots capacitation, capabilisation, potentialisation, pouvoir-faire, responsabilisation, agentivation... tous aussi hideux les uns que les autres.
Bref, la mode est à la francisation des mots anglais. Il va falloir s'y habituer, mais cela ne doit pas choquer ou... See more C'est pourtant vrai qu'on trouve ce terme affreux dans un grand nombre de textes. Il figure même dans le Wikdictionnaire... qui n'est pas une référence en soi, mais tout de même.
Il a aussi pour synonymes les mots capacitation, capabilisation, potentialisation, pouvoir-faire, responsabilisation, agentivation... tous aussi hideux les uns que les autres.
Bref, la mode est à la francisation des mots anglais. Il va falloir s'y habituer, mais cela ne doit pas choquer outre mesure. On peut aisément comprendre en effet que la langue anglaise a encore quelques revanches à prendre sur son voisin d'outre-manche si l'on se rappelle qu'un très grand nombre de termes anglais ont aussi une racine latine tirée du vieux français.
On trouve même en anglais courant d'aujourd'hui des termes directement empruntés du français comme : rendez-vous (a romantic date), fait accompli, gaffe... just to name a few.
Bref, laissons les anglicistes intégristes prendre leur revanche. Ils ne trouveront jamais dans ces barbarismes affreux (des borborygmes parfois...) toute la musicalité, la variété et la richesse ancestrale de la langue française que les anglais eux-mêmes nous envient.
Avec sagesse, on rappellera aussi cette belle maxime de Françoise Giroud : « Dans la langue, c'est l'usage qui commande ».
So be it !
[Modifié le 2021-09-01 06:25 GMT] ▲ Collapse | | |
Je n'avais jamais vu ce mot, mais je me doutais que ce n'était qu'une question de temps. Il suffisait juste d'oser.
Pour transmettre naturellement le sens d'une phrase contenant "empower-", un traducteur doit souvent l'éclater, en extraire la substantifique moelle et recoller les morceaux avec le mastic de ses aptitudes. Un même mot anglais s'exprimera de multiples façons en français, dans des phrases toutes chamboulées par rapport à l'original selon le contexte d'emploi (la ... See more Je n'avais jamais vu ce mot, mais je me doutais que ce n'était qu'une question de temps. Il suffisait juste d'oser.
Pour transmettre naturellement le sens d'une phrase contenant "empower-", un traducteur doit souvent l'éclater, en extraire la substantifique moelle et recoller les morceaux avec le mastic de ses aptitudes. Un même mot anglais s'exprimera de multiples façons en français, dans des phrases toutes chamboulées par rapport à l'original selon le contexte d'emploi (la capture d'écran de Jean est éloquente). Mais un tel processus est chronophage et économiquement dépassé.
L'invention d'un seul mot en français pour exprimer un seul mot en anglais, les deux étant tout aussi inclusifs, simplifie l'expansion de la traduction automatique. L'avantage du calque, c'est qu'"empouvoirement" a exactement le même sens qu'"empowerment", et vice-versa. Comme l'avenir de la traduction est tout à la machine, je prédis un avenir radieux à "empouvoirement" et à la bijectivité des langues. La paresse est certes un péché capital, mais la machine s'en moque !
Quant au verbe, j'ai une petite préférence pour "empouvoiriser", sur le modèle de palettiser, dédramatiser, courtiser...
J'espère avoir "adressé" la question...
Philippe ▲ Collapse | |
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Peter Motte Belgium Local time: 23:14 Member (2009) English to Dutch + ... Bizar: le mot existe, ça ne veut pas dire que je l'aime | Sep 5, 2021 |
| | | Catherine De Crignis (X) France Local time: 23:14 Member (2012) English to French + ...
Philippe Etienne wrote:
Comme l'avenir de la traduction est tout à la machine, je prédis un avenir radieux à "empouvoirement" et à la bijectivité des langues. La paresse est certes un péché capital, mais la machine s'en moque !
Ben moi j’en profite pour dire que je ne fais pas de post-édition, ni de trad. outrancièrement littérales et que mes clients ont encore un certain respect pour mon boulot (tarifs, délais et attitude).
Pas un respect certain certes, mais un certain respect. Ils ont besoin de mes trads et sont bien contents quand ils les reçoivent.
Et quand parfois ils « oublient » de me payer en temps en heure, j’ai droit à de plates excuses et à un virement dans la foulée.
Bon, c’est pour la bonne mesure, pour ne pas trop décourager les traducteurs de talent en herbe qui ne manquent pas de nous lire .
Et puis, Philippe, tu es drôlement sympa quand tu parles de « paresse », mais passons ! (Ce qu’on constate, c’est souvent de l’ignorance crasse...) | | | Sens critique, jugement linguistique | Sep 7, 2021 |
Je suis content de voir que le sujet en a inspiré plus d’un !
Comme cela a donné aussi lieu à des réflexions d’ordre plus général, je trouve utile de recopier quelques passages du chapitre Sens critique, jugement linguistique du livre « La traduction raisonnée » de Jean Delisle, auquel je souscris entièrement :
La langue n’est pas une entité figée. Elle évolue, comme un organisme vivant, et cela n’est pas sans conséquence pour le trad... See more Je suis content de voir que le sujet en a inspiré plus d’un !
Comme cela a donné aussi lieu à des réflexions d’ordre plus général, je trouve utile de recopier quelques passages du chapitre Sens critique, jugement linguistique du livre « La traduction raisonnée » de Jean Delisle, auquel je souscris entièrement :
La langue n’est pas une entité figée. Elle évolue, comme un organisme vivant, et cela n’est pas sans conséquence pour le traducteur, qui doit rester aux aguets et suivre de près cette évolution. Mais à partir de quel moment peut-on dire qu’un mot, naguère critiqué ou condamné, est entré dans l’usage et est désormais jugé acceptable par la frange des locuteurs d’une langue qui se soucie de correction linguistique ? Quand peut-on dire qu’un mot a acquis ses titres de respectabilité ? Que tel barbarisme, ennemi que l’on combattait jadis avec acharnement, est « intégré, assimilé, embourgeoisé » ? On ne peut répondre à ces questions sans être d’abord bien renseigné et sans faire preuve d’un sens critique très développé. Tout est affaire de jugement linguistique.
[…]
Confrontés à toutes ces locutions et tous ces mots qui circulent dans l’usage mais qui continuent d’être critiqués ou condamnés, souvent sans nuances et sans appel, par les tenants de l’application d’une norme stricte, le traducteur est en droit de s’interroger sur l’attitude à adopter lorsqu’il aura à livrer un texte à un client.
Dans un contexte de travail, un réviseur plus âgé pourrait se montrer réticent à déroger à ses habitudes et à accueillir les faux anglicismes et les mots en transition. Dans la liste suivante, il serait intéressant de savoir lesquels il serait prêt à ne pas corriger à l’étape de la révision : baby-boomer, booster (des fruits/des bénévoles), pain brun, changer pour le mieux (s’améliorer), contracteur (entrepreneur), dealer, éléphant blanc, encourir (des dépenses), espace à bureau, king-size (lit), lobby, open bar, pas dans ma cour, plan (de pension), prioriser, revamper, sénior, technicalité, unifamiliale (maison).
La règle la plus sage à suivre, à notre avis, serait celle-ci : juger de la « tolérance linguistique » du client donneur d’ouvrage, de son réviseur afin d’éviter de prêter le flanc à la critique. Il est prudent de naviguer entre Charybde et Scylla en adoptant une attitude qui se situe à mi-chemin entre le purisme et le laxisme, sans oublier que l’écrit sera toujours plus contraignant que l’oral et que tous les textes n’ont pas la même fonction ni les mêmes destinataires.
[…]
Le sort que l’usage a réservé à certaines condamnations de chroniqueurs de langue devrait nous faire réfléchir et nous inciter à la prudence. En 1910, l’auteur d’un dictionnaire correctif, Le péril de la langue française, publié à Paris, se désolait de la « décadence » de la langue française et considérait comme expressions « vicieuses » à éviter des mots tels qu’« acoustique, artistiquement, baser (fonder une décision), chic, le clou (de la soirée), être à court de, dévisager, épater, palpitant, à la perfection, racontar ». Qui, de nos jours, oserait bannir ces mots ou se faire un scrupule de les utiliser ? N’ont-ils pas enrichi la langue française ?
Comme l’a remarqué Horace, il y a fort longtemps, dans son Art poétique, « les mots ont toute l’instabilité des choses humaines ; ils tombent ou renaissent au gré de l’usage, ce maître absolu du langage ».
[…]
« L’usage a toujours raison, même quand il a tort », disait le grammairien Maurice Grevisse. Et cet usage n’a plus comme modèle la langue des grands écrivains, mais celle des journaux et des médias en général. De nos jours, le français est sous influences, et c’est pourquoi il évolue si rapidement. Il est utopique de vouloir garder une langue pure et exempte de toute empreinte étrangère. Seule une langue morte n’a pas besoin d’oxygène, et c’est pourquoi, sans nouveaux emprunts, elle reste figée dans le temps, comme un animal empaillé.
[Edited at 2021-09-07 11:20 GMT] ▲ Collapse | | | Isis34 France Local time: 23:14 English to French + ... Comme c'est bien dit ! | Sep 7, 2021 |
Merci, Jean, de nous avoir partagé ce passage.
L'évolution de la langue est un sujet qui s'invite souvent dans les conversations quand "les gens" apprennent qu'on est traducteur... Ces quelques lignes expriment de manière limpide ce que j'aimerais souvent expliquer à mes interlocuteurs.
Merci. | |
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Empouvoirement | Sep 10, 2021 |
Ça me réjoui un peu de voir ce sujet parce que je suis tombé sur ce mot il n'y a pas si longtemps ("to empower") et, décidément, je n'ai pas pu me résoudre à utiliser empouvoirement ou empouvoirer.
Déjà, très sincèrement... c'est laid. Et il n'y a aucune originalité. Je ne comprends pas comment ce mot a pu avoir la moindre traction officielle. J'ai vu certains préconiser "habiliter", mais je trouve le terme un poil condescendant. Comme si on recevait gracieusement l'autorisati... See more Ça me réjoui un peu de voir ce sujet parce que je suis tombé sur ce mot il n'y a pas si longtemps ("to empower") et, décidément, je n'ai pas pu me résoudre à utiliser empouvoirement ou empouvoirer.
Déjà, très sincèrement... c'est laid. Et il n'y a aucune originalité. Je ne comprends pas comment ce mot a pu avoir la moindre traction officielle. J'ai vu certains préconiser "habiliter", mais je trouve le terme un poil condescendant. Comme si on recevait gracieusement l'autorisation, ce qui colle moyen avec empowerement. Du coup j'ai utilisé il y a tout juste quelques jours un terme de mon cru : "encapaciter". Je le trouve plus joli, plus proche niveau sens et un peu comme un petit frère disparu de "incapacité", il a un petit aspect naturel.
Évidemment, je ne suis pas objectif, mais je serai ravi d'avoir quelques retours dessus. Je l'ai proposé à une agence il y a quelques jours et ils l'ont accepté car "empouvoirement" ne leur plaisait pas non plus, le sentiment a l'air universel. ▲ Collapse | | | Kay Denney France Local time: 23:14 French to English
Au Québec ils avaient opté pour "empuissancement" qui sonne un peu mieux à mes oreilles d'anglophone amoureuse de la langue française. | | | To report site rules violations or get help, contact a site moderator: You can also contact site staff by submitting a support request » Empouvoirement Trados Studio 2022 Freelance | The leading translation software used by over 270,000 translators.
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